PRISE DE POSITION DU COMITÉ RÉFÉRENDAIRE
Le Comité référendaire expose ses motivations et adresse une lettre aux Citoyens de la Commune.
Chers concitoyens,
Nous présentons ici les évènements qui ont motivé le comité référendaire à élaborer le projet d’une ferme urbaine sur la parcelle dite « Grosjean » (cadastre n°1567).
Cette parcelle occupe plus de 3 hectares. Elle est située entre le chemin De-La-Montagne et la route Jean-Jacques-Rigaud. Dès 2010, un plan localisé de quartier (PLQ) dit « Rigaud-Montagne » a été élaboré avec le propriétaire, le promoteur, les architectes, l’Etat de Genève et la commune de Chêne-Bougeries. Les riverains ont été informés de ce projet début 2016. Sa mise à l’enquête publique date de novembre 2016. Le terrain est actuellement classé en zone « villa » (zone 5), il serait déclassé en zone « petits immeubles » (zone 4A) avec création d’une zone « bois et forêt ». Cette modification de zone doit être votée par le Grand Conseil.
Lors de la mise à l’enquête publique, les réactions ont été vives et nombreuses car les riverains n’avaient pas eu la possibilité de formuler leurs inquiétudes et remarques. Le PLQ « Rigaud-Montagne » prévoit 11 immeubles de 2 à 4 étages. C’est un étage de plus que le PLQ « Jean-Jacques Rigaud ». Ce dernier, en cours de construction, se veut « en harmonie avec son environnement ». Ces PLQ ont les mêmes promoteur et bureau d’architectes.
Beaucoup de courriers sont parvenus au département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE). L’un d’eux a recueilli une cinquantaine de signatures. Il alerte contre une densification excessive et propose que ce terrain reste un espace vert mais public.
Le Directeur de l’office de l’urbanisme du DALE a adressé une réponse personnalisée à chaque courrier. Il a justifié la construction de logements et ajouté que ce projet est d’ampleur modérée, avec des immeubles de petite taille et une zone « bois et forêts » pour créer un espace de promenade.
Afin d’être entendu par la commune, 4 riverains ont présenté un argumentaire à la commission territoire. Cet argumentaire montre que le taux de vacances de logements s’améliore, que le gain de population s’est atténué et que les écoles primaires de Chêne-Bougeries ne peuvent pas prévoir l’afflux d’élèves au-delà de 2020 en raison de l’arrivée inégalée d’habitants ces prochaines années. Pourtant, même la rentrée 2017 s’annonce déjà délicate. Les riverains rappellent qu’en 2001, la Mairie de Chêne-Bougeries, demandait aux citoyens de voter contre le déclassement de la parcelle « Grosjean ». La problématique du trafic est soulevée. La densité du trafic empêche les bus des TPG de rejoindre leurs couloirs. Souvent ils affichent 20 minutes de retard lors de leur arrivée à Rive. L’axe Rigaud-Gradelle est donc déjà saturé en plus d’être en mauvais état. Malheureusement, il est prévu qu’il soit utilisé par les communaux d’Ambilly (PLQ d’un potentiel de 2000 logements).
Une alternative est alors soumise aux commissaires : la création d’une ferme urbaine. Ce qui permet de préserver un espace vert dans un quartier déjà largement densifié avec des projets privés et d’autres PLQ : par exemple, la surélévation des immeubles du chemin De-La-Montagne, « Jean-Jacques-Rigaud » (situé en face de la parcelle 1567) …
La commission territoire préavisera favorablement la modification de zone et le PLQ pour la parcelle 1567. Lors du conseil municipal du 6 avril 2017, la commune de Chêne-Bougeries préavisera favorablement le PLQ et la modification de zone. Cependant, lors de cette séance, une motion « POUR LE RACHAT DE LA PARCELLE 1567 » est déposée. Elle est rejetée de justesse (12 voix contre, 11 voix pour et une abstention).
Constatant ainsi l’attachement à cette parcelle et l’ambivalence quant à son destin - cf. journal dans les communes de Léman Bleu - non seulement des riverains, mais aussi de l’ensemble des citoyens, représentés par nos élus, nous avons constitué un comité référendaire. L’objectif est de proposer une alternative pour ce dernier grand espace vert de la partie nord de la commune.
En 40 jours, ce comité citoyen a récolté le minimum de signatures (1000). Le déclassement de zone de la parcelle 1567 ainsi que le PLQ « Rigaud-Montagne » seront donc soumis à une votation communale dans les prochains mois.
L’alternative proposée pour cette parcelle est une ferme urbaine. Cela permet de contribuer au maintien de la biodiversité dans la commune alors qu’en Suisse la biodiversité disparaît comme expliqué dans le même journal de Léman Bleu. Ce serait une ferme exploitée selon la réglementation bio suisse avec des impératifs écologiques. Son mode de fonctionnement serait calqué sur celui de la ferme de Budé avec son marché (Petit-Saconnex). Ce serait la première ferme urbaine avec marché sur la « rive gauche ». Cette ferme aurait l’avantage de pouvoir être exploitée immédiatement. Cela éviterait d’ajouter du trafic quotidien. La ferme aurait un rôle social avec son marché et l’intégration de la population. Elle aurait un rôle pédagogique. Elle répondrait à une demande croissante de la population de bénéficier d’une agriculture bio de proximité. C’est ce qui se fait déjà avec les potagers urbains dans les EMS et les écoles. Rachetée par la commune, cet espace serait ainsi accessible au public qui bénéficierait pleinement de cet îlot de verdure.
L’actuel rythme de densification du canton et de Chêne-Bougeries en particulier incite à la prudence. Trois hectares de terres cultivées pendant un siècle, au rythme des saisons, méritent un temps de réflexion. Une fois bétonnée, il n’y a plus de retour en arrière. Maintenir un espace vert au bénéfice de la population avec une production maraîchère locale, voilà ce que nous imaginons pour le futur de cette parcelle.
La parcelle « Grosjean » et les habitants de la Commune, méritent bien mieux que onze immeubles et 252 places de parking !
Le Comité référendaire